Juillet 2289: Ambre Pasquier, biologiste hors pair, décide de tout quitter. C’est un acte mûrement réfléchi, l’aboutissement d’un plan échafaudé depuis l’adolescence. Son objectif est de rejoindre Gemma, une exoplanète du système binaire AltaMira. Bien qu’en glaciation globale, ce monde est habitable et colonisé depuis plus de cent ans. C’est également l’avant-poste humain le plus éloigné, ce qui n’effraie pas la jeune femme. Ambre est une déracinée. Victime dans son enfance d’un traumatisme dont elle ignore la nature, ses premiers souvenirs ne remontent qu’à l’âge de ses treize ans. Avant cela, sa mémoire ne se compose que de visions brèves, d’odeurs, de couleurs et de « bols » indiens : les cycles rythmiques que lui a enseignés son grand-père Shanti, maître de musique classique indienne à Mumbai.
Je suis née à treize ans, a-t-elle l’habitude de se répéter. Je suis née du vide.
Sur Gemma, planète « boule de neige », des microorganismes extrémophiles ont été découverts par la première vague d’explorateurs, suggérant qu’une biosphère complexe y a évolué avant la période de glaciation. Cependant, ce n’est pas ce qui a motivé le départ d’Ambre Pasquier. Pour une raison qui lui échappe, la jeune chercheuse nourrit la conviction que son destin est lié à Gemma. La planète est à son image: elle recèle une perle rare, un diamant noir, un effrayant et déroutant secret.
Le Grand Arc.
